Attendre un enfant bouleverse tout, y compris la sensation de vulnérabilité face aux virus du quotidien. Parmi ces préoccupations, la mononucléose enceinte se glisse dans les questions que de nombreux parents se posent lorsque fatigue excessive, fièvre ou maux de gorge surgissent en pleine grossesse. Les inquiétudes se déploient rapidement : s’agit-il d’une infection courante ou d’un danger pour votre bébé ? Faut-il s’alarmer devant une grosse fatigue ou une température persistante ? Ce texte vous éclaire sur la manière d’identifier les symptômes, d’évaluer les véritables risques pour la future maman et le fœtus, et d’adopter les bons réflexes pour traverser cette période sensible. Découvrez les solutions médicales éprouvées, les erreurs à éviter et les conseils d’hygiène spécifiques pour limiter le risque d’attraper une mononucléose enceinte, et sécuriser le parcours de votre grossesse.

Comprendre la mononucléose enceinte

Vous vous demandez sans doute ce qui distingue la mononucléose enceinte d’une simple angine ou d’un virus saisonnier. Il s’agit d’une infection virale provoquée principalement par le virus Epstein-Barr (nommé aussi EBV), qui fait partie de la grande famille des herpès virus. Après la contamination, ce virus reste tapi à long terme dans le corps, en mode silencieux. Inoffensif en apparence ? Pas toujours : une infection primaire vient souvent perturber rudement le quotidien, par une fatigue qui n’en finit plus, de la fièvre, des maux de gorge, une impression de “gros rhume qui traîne” et parfois même des ganglions douloureux, qui gonflent sous les oreilles ou dans le cou.

Les premières questions affluent : la maladie circule-t-elle souvent quand on est enceinte ? La bonne nouvelle, c’est que la mononucléose enceinte reste rare. La plupart des adultes français ont déjà rencontré le virus avant l’âge adulte, développant au passage une immunité durable. Mais, pour celles qui y échappent jusque-là, la grossesse, en modifiant subtilement l’immunité, peut ouvrir la porte à l’infection. La transmission ? Elle se fait principalement via la salive, d’où son surnom parlant de “maladie du baiser”, mais aussi via le partage de verres ou d’ustensiles.

Pourquoi la mononucléose enceinte inquiète-t-elle tant ?

Chaque parent souhaiterait écarter tout risque pour son bébé. Pourtant, sur le plan scientifique, le virus Epstein-Barr ne passe quasiment jamais par la barrière du placenta. Le principal souci concerne alors davantage la maman : comment gérer les symptômes, comment se prémunir contre une fièvre trop élevée ou une complication ?

La mononucléose enceinte peut exacerber la fatigue naturelle engendrée par la grossesse. C’est comme si les batteries, déjà mises à l’épreuve, se retrouvaient vidées en un temps record. À cela s’ajoutent douleurs musculaires, fièvre parfois tenace, et la crainte de voir la maladie perturber le déroulement de la grossesse. À chaque étape, le suivi médical revêt ici une importance toute particulière.

Mononucléose enceinte : symptômes à surveiller

Petit inventaire méthodique – et surtout, rassurant – des signes les plus courants :

  • Fatigue intense, en continu, qui ne cède pas au repos habituel
  • Fièvre souvent supérieure à 38 °C, parfois accompagnée de frissons
  • Gorge douloureuse, amygdales rouges ou enflées (on parle alors d’angine)
  • Ganglions lymphatiques (petites glandes de défense), gonflés et douloureux
  • Maux de tête, douleurs musculaires, sensation de malaise général
  • Appétit en berne, parfois même écœurement à la vue de certains aliments

À la frontière entre banal et préoccupant, ces symptômes de la mononucléose enceinte sont aussi ceux de bien d’autres infections courantes : la grippe, un rhume traînant, voire d’autres pathologies virales. Mais une fatigue persistante associée à des ganglions bien gonflés ou une fièvre qui ne cède pas au paracétamol doit pousser à consulter sans tarder.

Les situations qui nécessitent une réactivité immédiate ? Une douleur vive sous la côte gauche (indicateur rare mais évocateur d’une atteinte de la rate), des troubles de la conscience ou des convulsions, une difficulté à respirer : ici, direction l’urgence, sans hésitation.

Mononucléose enceinte : conséquences et risques réels

Est-il nécessaire de s’alarmer automatiquement en cas de mononucléose enceinte ? Les études médicales et l’expérience des praticiens concordent : l’évolution est très majoritairement bénigne. Pour la maman, la complication à surveiller de près reste la splénomégalie (augmentation de la taille de la rate), qui majore exceptionnellement le risque de rupture (survenue possible lors d’un choc, d’un coup ou même d’un effort physique important).

Et pour le bébé ? Contrairement à des infections redoutées durant la grossesse comme la toxoplasmose ou le cytomégalovirus (CMV), la mononucléose enceinte n’expose le fœtus à aucun risque direct connu. Seule l’élévation prolongée de la température maternelle mérite vigilance, puisqu’une fièvre persistante – quelle qu’en soit la cause – peut être délétère en début de grossesse. La gestion précoce de la fièvre via le paracétamol prend ici toute sa place, en respectant les doses.

Enfin, si la confusion règne parfois entre la mononucléose enceinte et d’autres infections à présentation similaires, il faut savoir que le suivi médical permet un diagnostic précis, notamment avec la sérologie qui met en évidence la présence des anticorps EBV.

Diagnostic médical de la mononucléose chez la femme enceinte

Comment s’assurer qu’il s’agit bien d’une mononucléose enceinte, et non d’un syndrome ressemblant ? Le point de départ : la consultation médicale. L’examen clinique vérifie la présence des principaux signes (fièvre, ganglions, douleurs…) puis oriente vers une prise de sang. Deux axes de recherche :

  • Numération des lymphocytes (des globules blancs spécifiques, qui augmentent lors de l’infection)
  • Recherche d’anticorps EBV (la sérologie “VCA IgM/IgG”, pour les amateurs de termes techniques)

Très souvent, ce bilan est complété par un contrôle du foie et une échographie en cas de suspicion de splénomégalie.

Les médecins différencient ainsi clairement la mononucléose enceinte des autres infections similaires – toxoplasmose, CMV, VIH ou hépatites – grâce à des tests dédiés, pour adapter au mieux le traitement et le suivi.

Traitement et prises en charge spécifiques pendant la grossesse

Vous redoutez l’éventail de traitements parfois déconseillés pendant la grossesse ? Rassurez-vous : le traitement de la mononucléose enceinte est principalement symptomatique. Repos, hydratation abondante, et paracétamol (l’allié de la fièvre et des douleurs, en respectant scrupuleusement la dose recommandée) sont les trois maîtres-mots. Inutile et parfois même risqué de recourir à certains antibiotiques : l’ampicilline, par exemple, peut causer des éruptions cutanées notables en cas d’infection par EBV.

À éviter absolument : l’aspirine et les anti-inflammatoires (sauf autorisation exceptionnelle du professionnel de santé). Quant à l’utilisation d’autres médicaments ? Chaque décision repose sur une discussion médicale, individualisée.

Le suivi régulier par le médecin ou la sage-femme s’impose : prise de température, surveillance de la fatigue, palpage de la rate, contrôle du moral, tout est passé au crible. Maintenir un suivi prénatal rigoureux sécurise la santé de la maman et du bébé, sans céder à l’anxiété.

Prévenir la mononucléose enceinte : hygiène et bons réflexes

La mononucléose enceinte se transmet facilement – d’où l’importance de mesures d’hygiène renforcées. Concrètement, adopter ces gestes simples :

  • Lavage minutieux des mains à l’eau et au savon après chaque interaction ou repas
  • Utilisation systématique de mouchoirs jetables, bien jetés après usage
  • Désinfection des objets partagés (couverts, verres, brosses à dents)
  • Éviter les baisers et autres contacts rapprochés avec une personne malade ; le partage d’objets, on oublie
  • Informer les autres membres de la famille en cas de suspicion de mononucléose enceinte
  • Nettoyer régulièrement les pièces de vie, particulièrement les espaces communs

Nourrir et hydrater la famille reste aussi une donnée essentielle : le corps lutte mieux face à un virus avec des défenses au top.

Le rôle fondamental du suivi prénatal

Vous vous demandez peut-être comment bien signaler vos symptômes ? Prendre les devants consiste à noter toute apparition de fièvre, de fatigue inhabituelle ou de douleurs inexpliquées, et d’en parler lors de vos consultations prénatales. Ce dialogue avec le professionnel de santé permet d’adapter, au besoin, la surveillance (parfois plus rapprochée) et de garantir un équilibre optimal pour la maman et le bébé. En cas de doute, le recours à une consultation rapide évite bien des inquiétudes (et parfois prévient les complications plus sérieuses).

À retenir

  • La mononucléose enceinte touche rarement la femme enceinte mais, par prudence, chaque symptôme inhabituel doit être signalé pour ajuster le suivi.
  • Le virus Epstein-Barr responsable de la mononucléose infectieuse ne traverse pratiquement jamais le placenta : le fœtus est protégé dans la grande majorité des cas.
  • Une surveillance médicale personnalisée reste gage de sécurité face à une forte fatigue ou à l’apparition d’une fièvre persistante.
  • Les mesures d’hygiène et la limitation des contacts jouent un rôle central pour réduire le risque de contagion.
  • Maîtriser la fièvre avec du paracétamol, éviter certains médicaments risqués et privilégier le repos et une bonne hydratation constituent l’essentiel de la prise en charge.
  • Face à un symptôme inquiétant (douleurs en haut à gauche de l’abdomen, troubles neurologiques, difficulté à respirer), une consultation urgente s’impose.
  • Le suivi prénatal régulier, les conseils personnalisés d’une sage-femme ou d’un médecin resteront de précieux atouts pour appréhender chaque étape sereinement.

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Les questions des parents

Puis-je allaiter mon bébé si j’ai eu la mononucléose pendant la grossesse ?

Tout à fait, il est possible d’allaiter même après avoir contracté la mononucléose pendant la grossesse. Le virus Epstein-Barr, responsable de cette infection, se transmet essentiellement par la salive et très rarement via le lait maternel. Il n’y a donc, à ce jour, aucun risque démontré pour le nourrisson lors de l’allaitement. Si vous remarquez un symptôme inhabituel chez votre bébé, n’hésitez pas à en discuter avec votre médecin ou votre sage-femme pour plus de sérénité.

Est-il possible d’attraper la mononucléose plus d’une fois pendant la grossesse ?

La mononucléose infectieuse survient généralement une seule fois dans la vie, car le corps développe une immunité durable après une première infection. Toutefois, le virus Epstein-Barr reste en sommeil dans l’organisme. Il peut, dans de très rares cas, se réactiver lors d’une grande fatigue ou d’une baisse du système immunitaire, mais cette réactivation ne provoque habituellement pas de retour des symptômes typiques de la maladie. Rassurez-vous, la majorité des femmes n’ont donc pas à craindre une nouvelle infection active pendant la grossesse.

La mononucléose peut-elle avoir un effet sur l’accouchement ?

Dans la grande majorité des cas, la mononucléose pendant la grossesse n’affecte pas le bon déroulement de l’accouchement. Toutefois, si la date d’accouchement approche et que vous ressentez une grande fatigue ou que des symptômes persistent, il est recommandé d’en parler à l’équipe médicale. Le suivi sera simplement adapté à votre situation, pour assurer votre confort et la sécurité du bébé. Chaque situation est unique, et la bienveillance de l’équipe qui vous entoure aidera à passer ce moment en toute confiance.

Femme enceinte reposant sur un sofa, préoccupée par la mononucléose enceinte.

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