The postpartum period often feels like a whirlwind: new baby, new routines, new sensations dans votre propre corps. Au milieu de tout cela, un sujet revient discrètement mais avec insistance : la constipation après l’accouchement. Les selles se font rares, dures, douloureuses parfois, et la simple idée d’aller aux toilettes peut créer une appréhension réelle. Vous vous demandez peut‑être si c’est normal, combien de temps cela va durer, ou encore ce que vous pouvez faire concrètement sans mettre en danger votre récupération ni l’allaitement. L’objectif ici est simple : comprendre ce qui se passe physiologiquement, repérer les signes qui doivent alerter et vous donner des leviers très concrets pour retrouver un rythme plus serein.
postpartum constipation: what it is and why it happens
Postpartum constipation désigne le fait d’avoir des selles peu fréquentes, dures ou difficiles à évacuer dans les semaines qui suivent la naissance. Sur le plan médical, on parle généralement de constipation lorsque l’on observe :
- Moins de trois selles par semaine
- Des selles dures ou en petites billes (types 1–2 sur l’échelle de Bristol)
- Un besoin de pousser très fort
- Une sensation de vidange incomplète, comme si “quelque chose restait”
Ce tableau apparaît souvent dès les premiers jours après l’accouchement, entre la maternité et les 1 à 2 premières semaines à la maison. Certaines personnes vont à la selle 24–48 heures après la naissance, d’autres au bout de trois ou quatre jours. La fréquence seule n’est pas le meilleur indicateur , la qualité du passage l’est davantage.
Pourquoi cette postpartum constipation peut‑elle sembler parfois plus marquée que pendant la grossesse, alors même que le ventre est redevenu plus “léger” ? Pendant la grossesse, les hormones comme la progestérone et les œstrogènes ralentissent le transit, l’utérus comprime l’intestin, et le fer en comprimés assèche les selles. Après la naissance, la chute rapide de la progestérone devrait théoriquement relancer la motricité intestinale. Mais, en réalité, votre organisme passe par une phase de “choc physiologique” où se mêlent :
- pertes sanguines,
- variations rapides du volume sanguin,
- demande hydrique accrue si vous allaitez,
- douleurs périnéales ou cicatricielles,
- médicaments,
- fatigue intense.
Résultat : l’intestin met du temps à retrouver un rythme fluide, et la postpartum constipation s’installe facilement.
D’un point de vue purement pratique, on commence à parler de problème lorsqu’il n’y a pas eu de selles au bout de 4–5 jours malgré des mesures simples (hydratation, alimentation, mouvements doux) ou lorsque chaque passage est très douloureux, avec des selles extrêmement dures ou du sang répété.
why the body is prone to postpartum constipation
La postpartum constipation n’est pas un simple “caprice du ventre”. Elle résulte d’un enchaînement de mécanismes bien identifiés.
hormones and the gut
Pendant la grossesse, la progestérone agit comme un frein sur les muscles lisses de l’intestin, ce qui ralentit la progression du contenu digestif. Après l’accouchement, cette hormone chute brutalement. On pourrait penser que le transit repart aussitôt , en réalité, l’axe cerveau–intestin (souvent appelé gut–brain axis) a besoin de temps pour se rééquilibrer.
En parallèle, l’ocytocine, libérée en “pics” au moment des tétées pour contracter l’utérus, agit aussi sur le système nerveux autonome, celui qui contrôle les mouvements digestifs involontaires. Certaines personnes ressentent alors de véritables spasmes digestifs, d’autres au contraire un ralentissement transitoire, ce qui alimente la postpartum constipation.
fluids, blood loss and dehydration
La moindre déshydratation change immédiatement la consistance des selles. Pendant le travail, il y a :
- transpiration,
- parfois vomissements,
- perfusions,
- pertes sanguines.
Ensuite, si vous allaitez, une partie importante de l’eau ingérée repart dans la production de lait. Si les apports hydriques ne compensent pas ces pertes, le côlon récupère davantage d’eau depuis les selles pour l’organisme, laissant un contenu sec, compact, difficile à évacuer. C’est un mécanisme de survie : le corps protège la circulation sanguine, au prix d’une postpartum constipation plus marquée.
reduced mobility and pain
Après une césarienne, une déchirure périnéale importante ou un accouchement long, les mouvements sont limités. Or, la marche douce stimule mécaniquement l’intestin : chaque pas crée de micro‑oscillations de l’abdomen qui favorisent le transit. L’alitement, quant à lui, ralentit cette dynamique.
La douleur joue aussi un rôle central. Une simple appréhension de “tirer sur la cicatrice” amène à serrer le périnée et les abdominaux, ce qui bloque l’ouverture nécessaire pour laisser passer les selles. Beaucoup retiennent alors volontairement l’envie, ce qui augmente encore l’absorption d’eau par le côlon et aggrave la postpartum constipation.
pelvic floor tension and nerve changes
Le périnée est un ensemble de muscles qui soutiennent la vessie, l’utérus et le rectum. Pendant la naissance, il est étiré au maximum, parfois incisé (épisiotomie) ou déchiré. Après la naissance, il peut être :
- trop faible (hypotonique), laissant une sensation de manque de soutien,
- au contraire, trop contracté (hypertonique), comme un muscle qui se protège.
Dans ce second cas, le passage des selles devient mécaniquement difficile, même si elles sont relativement molles. Les nerfs qui commandent la sensation rectale (envie d’aller à la selle, sensation de “bouchon”) peuvent aussi être momentanément perturbés, créant l’impression de “taper contre un mur”.
medications and hospital routines
Plusieurs médicaments sont connus pour ralentir le transit :
- antalgiques opioïdes (morphine, dérivés),
- compléments de fer,
- certains antiacides riches en aluminium ou calcium,
- antihistaminiques,
- anesthésiques utilisés pendant la césarienne ou l’analgésie.
Par ailleurs, le contexte hospitalier propose souvent une alimentation plus pauvre en fibres (pain blanc, biscuits, riz nature), prise à des horaires irréguliers. Le cocktail est idéal pour provoquer une postpartum constipation durable si l’on ne réagit pas.
how postpartum constipation differs by birth type
after vaginal birth
Après un accouchement par voie basse, le rectum, le sphincter anal et le périnée ont été étirés et comprimés. Même sans lésion visible, ces tissus restent sensibles, moins coordonnés pendant quelques jours. En cas de déchirure ou d’épisiotomie :
- la peur de “tirer sur les points” est fréquente,
- les hémorroïdes (dilatations veineuses autour de l’anus) et les fissures anales (petites déchirures de la muqueuse) provoquent parfois douleur vive, brûlures et traces de sang rouge vif sur le papier.
La première selle peut alors être redoutée, ce qui alimente encore la postpartum constipation. Avec une bonne gestion de la douleur, une posture adaptée aux toilettes et, si besoin, un accompagnement en rééducation périnéale, la situation s’améliore généralement en quelques semaines.
after c‑section
Après une césarienne, la postpartum constipation repose souvent sur trois éléments :
- l’effet de l’anesthésie et de la chirurgie sur la motricité intestinale,
- la douleur abdominale qui incite à se tenir immobile,
- la peur de contracter les abdominaux.
Un phénomène appelé “iléus postopératoire” peut survenir : l’intestin se met au repos, donnant un ventre gonflé, tendu, avec des gaz coincés. Des mesures simples ont un effet démontré :
- se lever précocement (avec aide),
- marcher de courtes distances plusieurs fois par jour,
- tenir un coussin contre la cicatrice lors de la toux ou sur les toilettes (on parle de “splintage”),
- mâcher un chewing‑gum (qui stimule la salivation et, par réflexe, l’intestin).
assisted or instrumental deliveries
En cas de forceps ou ventouse, les tissus du périnée et du plancher pelvien subissent parfois un traumatisme plus profond. La douleur initiale peut être importante et rendre la première évacuation particulièrement appréhendée. Un accompagnement précis est alors utile :
- schéma clair des lésions et de la zone suturée,
- consignes de protection du périnée,
- prise en charge antalgique adaptée,
- orientation précoce vers un ou une kinésithérapeute spécialisé(e) si les troubles persistent.
symptoms, impact and warning signs
common symptoms of postpartum constipation
Les signes de postpartum constipation incluent le plus souvent :
- selles rares ou espacées de plusieurs jours,
- selles dures, sèches, en petites billes ou au contraire en “gros bloc” difficile à faire sortir,
- besoin de beaucoup pousser,
- ballonnements et ventre lourd,
- crampes abdominales avant ou pendant les selles,
- impression de ne pas avoir fini.
Les hémorroïdes peuvent démanger, brûler, pulser. Les fissures anales donnent une douleur vive, comme une coupure, souvent avec un filet de sang rouge vif.
emotional and daily‑life impact
D’un point de vue psychologique, la postpartum constipation pèse sur le moral. Chaque passage aux toilettes peut devenir une source de stress. Certaines personnes retardent les sorties, dorment mal, hésitent à prendre des aliments riches en fibres par peur d’aggraver les douleurs. Or, soulager ces symptômes permet de récupérer de l’énergie, de se sentir plus disponible pour le bébé et, parfois, de réduire aussi certaines douleurs pelviennes.
red‑flag symptoms
Certaines situations nécessitent un avis médical rapide :
- douleur abdominale intense ou croissante avec ventre très tendu,
- vomissements répétés, impossibilité de garder les liquides,
- absence totale de gaz et de selles depuis plusieurs jours malgré les mesures de base,
- saignements rectaux abondants, sang mélangé à la selle ou sous forme de caillots,
- fièvre, frissons, malaise général,
- selles très fines comme un crayon,
- sensation de “bouchon” très douloureux avec parfois un écoulement de selles liquides autour (signe possible d’impaction fécale).
Dans ces cas, la postpartum constipation peut masquer une complication digestive ou une atteinte plus profonde et nécessite un bilan sans attendre.
the first bowel movement after birth: step‑by‑step help
Vous redoutez la première selle après la naissance ? Vous n’êtes pas la seule à vous poser la question, même si peu de personnes osent en parler ouvertement.
preparing the moment
- Choisissez un moment calme, si possible après un repas ou une boisson chaude.
- Demandez à quelqu’un de garder le bébé quelques minutes.
- Prévoyez un petit tabouret pour surélever vos pieds.
L’objectif n’est pas de “forcer” mais de donner au corps des conditions optimales pour rompre le cercle de la postpartum constipation.
optimal toilet posture and breathing
Une posture adaptée réduit la pression sur le périnée et le rectum :
- pieds sur un petit banc, genoux légèrement plus hauts que les hanches,
- buste incliné vers l’avant, avant‑bras posés sur les cuisses,
- mâchoire relâchée, épaules détendues.
Côté respiration :
- inspirez tranquillement en laissant les côtes inférieures s’ouvrir,
- à l’expiration, soufflez comme si vous éteigniez une bougie (“blow as you go”),
- poussez très doucement pendant l’expiration, sans bloquer la respiration.
Ce pattern respiratoire aide le périnée à s’ouvrir et limite les efforts brutaux qui aggravent les hémorroïdes ou les points de suture.
local support and comfort measures
Selon votre confort et les conseils médicaux :
- soutenez délicatement le périnée ou la cicatrice de césarienne avec une main propre ou une compresse pliée,
- appliquez une petite quantité de lubrifiant à base d’eau autour de l’anus en cas de fissures ou d’hémorroïdes,
- utilisez un bain de siège tiède ou une douche chaude sur la région périnéale pour détendre les muscles,
- privilégiez le nettoyage à l’eau (bouteille de rinçage, douchette) plutôt que le papier sec,
- pour les hémorroïdes très inflammatoires, une compresse froide par petites sessions peut apporter un soulagement.
Si, malgré ces mesures, rien ne se passe au bout de quelques minutes ou que la douleur devient aiguë, interrompez, bougez un peu, hydratez‑vous et essayez plus tard. Des suppositoires à la glycérine ou au bisacodyl sont parfois proposés pour aider lorsqu’un bouchon de selles se trouve déjà dans l’ampoule rectale.
immediate, non‑drug strategies
Avant même de penser laxatifs, plusieurs leviers simples peuvent déjà faire bouger une postpartum constipation débutante.
hydration and warm drinks
Visez environ 3 à 3,5 litres de liquides par jour pendant l’allaitement (eau, tisanes, bouillons, lait), sauf indication médicale contraire. Vous pouvez utiliser une gourde à garder en permanence proche du lieu où vous nourrissez votre bébé.
Les boissons tièdes ou chaudes stimulent le réflexe gastro‑colique : environ 20–30 minutes après, l’intestin se met en mouvement, ce qui peut déclencher l’envie d’aller à la selle. Certaines tisanes digestives légères (fenouil, verveine, mélisse) sont parfois proposées, en tenant compte évidemment de la compatibilité avec l’allaitement.
gentle movement and self‑massage
Quelques minutes de marche plusieurs fois par jour sont plus efficaces qu’une longue sortie unique. Pensez à :
- marcher dans le couloir ou autour du lit,
- monter et descendre doucement quelques marches si c’est autorisé,
- pratiquer des bascules du bassin allongée sur le dos, genoux fléchis.
L’auto‑massage abdominal, en effectuant des mouvements circulaires dans le sens des aiguilles d’une montre (suivant le trajet du côlon), peut aussi aider à faire progresser les gaz et les selles. Après une césarienne, restez très légère dans la pression, en évitant la cicatrice directe.
eating for softer, more regular stools
L’alimentation joue un rôle déterminant sur la consistance des selles et l’évolution de la postpartum constipation.
understanding fiber
On distingue :
- les fibres solubles (présentes dans l’avoine, les pommes, les agrumes, les prunes, certains légumes secs) qui forment un gel et retiennent l’eau,
- les fibres insolubles (son de blé, pains complets, riz brun, peaux de fruits, nombreux légumes) qui augmentent le volume des selles et stimulent la paroi intestinale.
L’objectif est d’atteindre progressivement 25–30 g de fibres par jour, en les associant toujours à une bonne hydratation, sans quoi la postpartum constipation peut paradoxalement s’aggraver.
practical postpartum meals
Pour simplifier, pensez en “briques” :
- une source de protéines : œufs, yaourt, fromage, tofu, légumineuses (lentilles, pois chiches), poisson, volaille,
- un féculent riche en fibres : flocons d’avoine, pain complet, riz brun, quinoa, pâtes complètes,
- des légumes ou fruits,
- une source de bon gras : huile d’olive, avocat, purée d’oléagineux, noix, graines,
- un grand verre d’eau.
Certains aliments ont un effet particulièrement intéressant :
- prunes ou pruneaux (4–6 par jour, ou un petit verre de jus de pruneaux),
- kiwi,
- poires bien mûres avec la peau,
- graines de chia ou de lin moulues (1–2 cuillères à soupe par jour, avec beaucoup d’eau).
Ces aliments combinent fibres, eau et parfois des sucres comme le sorbitol, qui a un effet légèrement laxatif.
microbiome, antibiotics and fermented foods
Le microbiote intestinal, cet ensemble de bactéries vivant dans le tube digestif, participe à la qualité du transit, de l’immunité et même de l’humeur. Les antibiotiques reçus pendant la grossesse, l’accouchement (prophylaxie en cas de césarienne, par exemple) ou le post‑partum peuvent le perturber.
Pour le soutenir :
- intégrez des produits fermentés contenant des probiotiques (yaourts, laits fermentés, kéfir),
- ajoutez éventuellement de petites quantités d’aliments fermentés comme le miso, le tempeh ou la choucroute crue si vous avez l’habitude d’en consommer,
- limitez les aliments ultra‑transformés très sucrés ou riches en graisses saturées qui favorisent ballonnements et inconfort.
Certaines personnes se tournent vers des compléments probiotiques spécifiques. Les études se multiplient, mais les produits ne se valent pas tous. Un échange avec un professionnel de santé permet de choisir une souche adaptée, notamment en cas d’antécédent de syndrome de l’intestin irritable ou d’inflammation intestinale.
supplements and over‑the‑counter options
Lorsque les mesures hygiéno‑diététiques ne suffisent pas, des solutions médicamenteuses peuvent aider à lever la postpartum constipation, tout en restant compatibles avec la période post‑natale.
fiber supplements and stool softeners
Les compléments de fibres comme le psyllium, la gomme guar partiellement hydrolysée ou la dextrine de blé ajoutent du volume et retiennent l’eau dans les selles. Ils se prennent avec une quantité d’eau importante, sous peine d’aggraver la gêne.
Les émollients fécaux (comme le docusate sodique) aident à ramollir les selles en laissant pénétrer l’eau. Ils sont souvent utilisés à court terme, notamment juste après l’accouchement ou une chirurgie, pour que la première selle soit moins douloureuse.
osmotic and stimulant laxatives
Les laxatifs osmotiques (par exemple le PEG 3350 ou le lactulose) attirent l’eau vers le côlon. L’effet apparaît généralement en 24–72 heures. Ils sont utiles lorsque la postpartum constipation est installée, surtout si les selles sont très sèches.
Les laxatifs stimulants (séné, bisacodyl) agissent directement sur la paroi intestinale pour augmenter les contractions. Ils sont efficaces à court terme, souvent pris le soir pour un effet le matin, mais peuvent donner des crampes. L’usage prolongé doit être encadré médicalement.
rectal options and magnesium
Les suppositoires à la glycérine ou au bisacodyl déclenchent rapidement le besoin en stimulant la muqueuse rectale et en lubrifiant la zone. Ils sont surtout utiles lorsque l’on sent un blocage “à la sortie”.
Les micro‑lavements ou lavements plus volumineux peuvent parfois être nécessaires, mais doivent être décidés avec prudence après un accouchement, surtout en cas de lésions périnéales ou de césarienne.
Les sels de magnésium (hydroxyde ou citrate de magnésium) peuvent aussi ramollir les selles. En cas d’insuffisance rénale, une surveillance médicale est indispensable, car l’excès de magnésium peut s’accumuler.
breastfeeding considerations
De nombreux laxatifs et émollients sont faiblement absorbés dans le sang, ou restent majoritairement dans le tube digestif. Leur passage dans le lait est donc très limité. Des molécules comme le docusate, le PEG 3350 ou le psyllium sont généralement considérées comme compatibles avec l’allaitement.
Pour les laxatifs stimulants, l’usage court est souvent jugé acceptable, mais un suivi s’impose si l’on envisage plusieurs semaines de traitement. Il est utile d’observer :
- la fréquence et la consistance de vos selles,
- d’éventuelles douleurs ou crampes,
- les selles et le comportement de votre bébé (épisodes de diarrhée inhabituelle, irritabilité marquée).
En cas de doute, mieux vaut ajuster la dose ou changer de molécule avec l’aide d’un professionnel.
medications that can worsen constipation and how to adapt
Certaines prescriptions post‑accouchement facilitent les douleurs ou préviennent l’anémie, mais aggravent la postpartum constipation.
pain relief and iron
Les antalgiques opioïdes ralentissent fortement les contractions intestinales. Lorsque leur utilisation est nécessaire, surtout après une césarienne, une stratégie préventive est pertinente :
- hydratation soutenue,
- apport de fibres progressif,
- mise en place précoce d’un émollient fécal ou d’un laxatif osmotique.
Dès que la douleur le permet, le passage à des antalgiques non opioïdes (paracétamol, anti‑inflammatoires non stéroïdiens selon les contre‑indications) améliore souvent la situation.
Le fer en comprimés, très utile pour remonter une anémie ferriprive, a tendance à rendre les selles plus dures et plus sombres. En fonction de votre bilan sanguin, il est parfois possible de :
- réduire légèrement la dose,
- passer à une prise un jour sur deux,
- changer de forme galénique (fer liquide ou fer mieux toléré),
- associer systématiquement des aliments riches en vitamine C (agrumes, poivrons, kiwi) pour optimiser l’absorption.
L’objectif est d’équilibrer le traitement de l’anémie et la prévention de la postpartum constipation.
other medications and lifestyle factors
Les antiacides riches en aluminium ou en calcium, certains antihistaminiques ou antidépresseurs peuvent aussi avoir un effet constipant. Un ajustement thérapeutique, lorsqu’il est possible, peut apporter un soulagement net.
Par ailleurs, l’usage excessif de tisanes laxatives à base de plantes stimulantes peut entraîner une dépendance intestinale ou des effets secondaires. Un produit marqué “naturel” n’est pas automatiquement adapté au post‑partum ou à l’allaitement.
pelvic floor, breathing and gentle movement
understanding the pelvic floor after birth
Le plancher pelvien forme une sorte de hamac musculaire qui soutient la vessie, l’utérus et le rectum. Il assure aussi la continence urinaire et anale. Après l’accouchement, ce système peut être affaibli, douloureux, contracté ou simplement “désorganisé” dans son fonctionnement.
Pour évacuer correctement les selles, il faut que :
- l’abdomen fournisse une légère pression vers le bas,
- le rectum et l’anus se relâchent,
- le périnée s’ouvre au bon moment.
Si l’un de ces éléments ne suit pas, la postpartum constipation se renforce.
simple exercises to support release
La respiration diaphragmatique (ou respiration abdominale) est un outil majeur :
- Inspirez lentement par le nez, en laissant le ventre et les côtes basses se gonfler.
- Soufflez par la bouche, lèvres légèrement pincées, comme si vous cherchiez à prolonger l’expiration.
- Sur l’expiration, imaginez votre périnée qui s’ouvre comme une fleur, plutôt que de chercher à le contracter.
Ce schéma peut être répété quelques minutes, allongée sur le dos, sur le côté ou en position assise.
Certaines postures, si elles sont autorisées par votre équipe médicale, peuvent aussi aider :
- posture de l’enfant (fesses vers les talons, buste penché vers l’avant),
- genoux ramenés vers la poitrine en position allongée,
- posture du “happy baby” inspirée du yoga, lorsqu’elle est confortable.
Lorsque la postpartum constipation se prolonge au‑delà de quelques semaines, ou si vous ressentez des douleurs périnéales, une sensation de lourdeur pelvienne ou de gaz qui restent coincés, un bilan en rééducation périnéale permet de faire le point sur la tonicité, la coordination et la posture aux toilettes.
a timeline‑based approach to recovery
the first days after birth
Objectifs principaux :
- favoriser le réveil de l’intestin,
- protéger les cicatrices (périnée, césarienne),
- limiter l’installation de la postpartum constipation.
Concrètement :
- se redresser progressivement, s’asseoir puis se lever dès que le staff le juge possible,
- marcher, même quelques minutes, plusieurs fois par jour,
- boire régulièrement des petites quantités,
- commencer doucement l’alimentation (soupes, compotes, yaourts, céréales faciles à digérer),
- utiliser un émollient fécal si vous faites partie des personnes à haut risque de constipation (antécédents, césarienne, opioïdes).
days 4–7 at home
Si, à ce stade, aucune selle n’est survenue malgré :
- une hydratation correcte,
- des aliments contenant un peu de fibres,
- des tentatives de passage aux toilettes,
alors la postpartum constipation mérite une prise en charge plus active. Discuter de l’ajout d’un laxatif osmotique (comme le PEG 3350 ou le lactulose) est fréquent. Parallèlement :
- créez une routine toilettes après un repas (par exemple après le petit‑déjeuner),
- gardez le tabouret pour surélever les pieds,
- utilisez la respiration “souffler en poussant” plutôt que de bloquer.
weeks 2–3
Le but est désormais de stabiliser un rythme :
- atteindre progressivement 25–30 g de fibres par jour,
- maintenir une hydratation soutenue,
- conserver une activité physique douce régulière (marche, étirements).
Si vous utilisez encore des laxatifs ou des émollients, ils peuvent être réduits très lentement dès que les selles deviennent plus fréquentes et moins douloureuses. La postpartum constipation doit s’alléger peu à peu.
weeks 4–6 and beyond
Si, après un mois, les difficultés persistent, plusieurs pistes méritent d’être explorées :
- tension ou faiblesse du plancher pelvien,
- habitudes de retenue (repousser systématiquement l’envie),
- médicaments constipants en cours,
- troubles digestifs préexistants (constipation chronique, trouble fonctionnel intestinal).
Un avis spécialisé (médecin généraliste, gastro‑entérologue, proctologue, kinésithérapeute spécialisé) peut alors affiner le diagnostic et proposer des solutions ciblées.
everyday prevention and a practical action plan
Vous vous demandez peut‑être comment éviter que la postpartum constipation ne revienne à chaque changement de rythme, de traitement ou de phase de fatigue. L’idée est de structurer quelques réflexes simples.
daily habits that support regularity
- Garder une bouteille d’eau à portée de main dès le matin.
- Fractionner l’hydratation sur la journée plutôt que de boire beaucoup d’un seul coup.
- Ajouter des légumes ou des fruits à chaque repas, même en petite quantité.
- Préparer (ou faire préparer) des collations faciles à manger d’une seule main : fruits découpés, mélange de noix, tartines complètes, yaourts, houmous avec bâtonnets de légumes.
- Sortir marcher quelques minutes dehors dès que possible, l’exposition à la lumière aidant aussi le rythme veille‑sommeil.
toilet posture, breathing and timing
- Répondre au premier signal d’envie lorsque c’est réalisable, plutôt que de se retenir systématiquement.
- Garder le tabouret près des toilettes.
- S’installer quelques minutes après un repas sans obligation de résultat, simplement pour donner une opportunité à l’intestin.
- Si rien ne vient au bout de trois à cinq minutes, se lever, bouger, revenir plus tard.
stepwise plan when constipation is already there
Lorsque la postpartum constipation est bien installée, un plan progressif peut aider :
- augmenter les apports hydriques sur plusieurs jours,
- enrichir doucement les repas en fibres variées,
- maintenir une activité physique douce quotidienne,
- soigner l’environnement local (bains de siège, lubrifiants, compresses froides, posture),
- introduire ou adapter un laxatif oral ou rectal avec l’avis d’un professionnel,
- consulter en urgence si surviennent douleurs intenses, sang abondant, fièvre, impossibilité totale d’émettre gaz et selles, ou suspicion d’impaction fécale.
sleep, stress and digestion
La postpartum constipation n’est pas qu’une question de mécanique intestinale , elle est aussi liée à l’état général du système nerveux.
how fatigue and emotions affect the gut
Le manque de sommeil, les pleurs répétés, l’adaptation au nouveau rôle parental augmentent la production de cortisol et d’adrénaline, deux hormones du stress. Ces hormones orientent l’énergie vers les muscles et le cœur, et non vers la digestion. Résultat : transit ralenti, hypersensibilité aux gaz, douleurs plus marquées pour un même stimulus.
Les muscles se contractent souvent de manière réflexe, y compris au niveau du périnée et du sphincter anal. Un périnée en tension permanente rend encore plus difficile l’évacuation des selles, et la postpartum constipation se renforce.
simple relaxation practices
Sans chercher une transformation radicale, quelques micro‑pauses peuvent déjà influencer positivement le transit :
- pratiquer la “respiration en carré” (inspirer 4 secondes, bloquer 4, expirer 4, bloquer 4) pendant quelques cycles,
- allonger progressivement le temps d’expiration, ce qui active le nerf vague, principal régulateur du repos et de la digestion,
- contracter puis relâcher successivement les principaux groupes musculaires (pieds, mollets, cuisses, bassin, ventre, épaules, visage) pour prendre conscience des zones en tension.
Ces pratiques peuvent être réalisées au lit, dans un fauteuil, ou même sur les toilettes, pour accompagner une selle dans un contexte de postpartum constipation persistante.
when to contact a healthcare professional
Même si la postpartum constipation est fréquente, certaines situations justifient un avis médical sans attendre :
- aucune selle au bout de 4–5 jours après l’accouchement malgré une bonne hydratation, un minimum de marche et des essais répétés aux toilettes,
- douleur abdominale ou pelvienne intense, ventre très tendu, vomissements,
- fièvre, frissons, malaise général, odeur anormale au niveau des lochies ou de la cicatrice,
- saignements rectaux répétés et abondants, sang mélangé à la selle,
- suspicion de fissure qui ne s’améliore pas, douleur anale très vive à chaque passage,
- antécédents de maladies digestives (maladie inflammatoire chronique de l’intestin, chirurgie lourde, trouble endocrinien) avec aggravation depuis l’accouchement.
Avant la consultation, il peut être utile de noter :
- la date et l’aspect de la dernière selle,
- la fréquence des ballonnements, des gaz, des douleurs,
- les médicaments en cours (antidouleurs, fer, traitements chroniques),
- les laxatifs ou compléments déjà essayés.
Selon la situation, l’interlocuteur peut être la sage‑femme, le ou la médecin généraliste, l’obstétricien, un gastro‑entérologue, un proctologue ou un kinésithérapeute spécialisé.
à retenir
- La postpartum constipation est très fréquente après la naissance, qu’il s’agisse d’un accouchement par voie basse ou d’une césarienne. Elle résulte d’un ensemble de facteurs hormonaux, mécaniques, hydriques, médicamenteux et émotionnels.
- Les signes principaux sont des selles rares, dures, difficiles à évacuer, accompagnées de ballonnements, de crampes ou d’une sensation de vidange incomplète.
- L’hydratation régulière, une alimentation riche en fibres progressivement introduites, la marche douce, la posture adaptée aux toilettes et la respiration abdominale constituent les piliers de la prévention et du soulagement au quotidien.
- Les laxatifs oraux ou rectaux peuvent être utiles lorsque les mesures de base ne suffisent pas, avec des options généralement compatibles avec l’allaitement. Leur choix et leur durée d’utilisation sont à adapter avec un professionnel.
- Le périnée joue un rôle central : s’il est trop tendu ou trop faible, il peut entretenir la postpartum constipation. La rééducation périnéale, la prise en charge des hémorroïdes ou des fissures et l’ajustement des traitements antalgiques améliorent souvent nettement la situation.
- Certains symptômes (douleurs intenses, saignements abondants, fièvre, absence totale de gaz et de selles, suspicion d’impaction) imposent une consultation rapide pour écarter une complication.
- Des ressources existent pour vous accompagner, que ce soit via les professionnels de santé ou des outils d’appui. L’application Heloa propose des conseils personnalisés et des questionnaires de santé gratuits pour les enfants, afin de vous aider à suivre sereinement l’évolution de votre famille tout au long du post‑partum.
Questions Parents Ask
Can postpartum constipation affect my baby if I’m breastfeeding?
Rassurez‑vous, votre constipation touche surtout votre confort à vous. Dans la grande majorité des cas, elle n’a pas d’impact direct sur votre bébé ni sur la qualité de votre lait.
Ce qui peut jouer indirectement, en revanche, c’est la manière dont vous vous sentez au quotidien : douleur, gêne, fatigue, stress. Tout cela peut rendre l’allaitement plus éprouvant, ou vous donner moins d’énergie pour les tétées et les soins. C’est pour cela qu’il est important de prendre votre propre confort au sérieux.
La plupart des mesures proposées contre la constipation (hydratation, alimentation riche en fibres, marche douce, options médicamenteuses adaptées) sont compatibles avec l’allaitement. En cas de doute sur un laxatif précis, n’hésitez pas à en parler avec un·e professionnel·le de santé, qui pourra vérifier la molécule et la dose les plus adaptées à votre situation.
Is postpartum constipation different if I’m breastfeeding or formula feeding?
La constipation après la naissance peut survenir dans les deux cas, que vous allaitiez ou que votre bébé prenne le biberon. Les mécanismes de base (variations hormonales, douleurs, fatigue, médicaments, mobilité réduite) sont proches pour tout le monde.
Lorsque vous allaitez, le corps utilise une partie importante de votre eau pour fabriquer le lait. Si vos apports hydriques ne suivent pas, vos selles peuvent devenir plus sèches. Certaines personnes ressentent aussi des variations de transit liées aux pics d’ocytocine pendant les tétées. Quand le bébé est nourri au biberon, la charge hydrique est parfois un peu mieux répartie dans la journée, mais la fatigue, le stress ou certains traitements peuvent tout autant favoriser la constipation.
Dans les deux situations, les stratégies restent similaires : boire suffisamment, intégrer progressivement des fibres, bouger en douceur et demander un soutien médical si la constipation s’installe. Il ne s’agit pas de choisir “la bonne” façon de nourrir le bébé, mais de trouver ce qui vous aide, vous, à vous sentir le mieux possible.
How long can postpartum constipation last before I should be worried?
Les premiers jours sans selles peuvent être très impressionnants, surtout si l’accouchement a été éprouvant. Un délai de quelques jours peut rester dans la zone du “normal”, surtout si vous commencez seulement à remanger, à vous lever et à boire davantage.
Il importe toutefois de rester attentive à certains repères de temps et de symptômes. Si vous approchez des 4–5 jours sans aucune selle malgré une bonne hydratation, un peu de marche et des tentatives régulières aux toilettes, un avis médical devient pertinent. De même, si la constipation se prolonge plusieurs semaines avec un inconfort important, ou si vous ne parvenez à aller à la selle qu’au prix d’efforts intenses, demander de l’aide permet souvent de débloquer la situation.
Dès que vous observez des signes inhabituels comme une douleur abdominale très forte, un ventre très tendu, des vomissements, de la fièvre ou des saignements abondants dans les selles, il est nécessaire de consulter rapidement. Cela ne signifie pas forcément qu’il y a une complication grave, mais ces symptômes méritent toujours un examen pour vous rassurer et adapter la prise en charge si besoin.

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